L expedition continue
Il vaut mieux faire envie que pitié
L’Europe a négligé l’autre adage : « bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée ». Hélas, elle fait envie, et montre un peu trop sa ceinture dorée.
C’est ainsi que les « étrangers » paient un peu plus que les nationaux. C’est le même système que chez les Chinois, et sans doute dans d’autres pays. Il est de bon ton de faciliter les déplacements des nationaux, et de taxer les étrangers. Un billet vers les chutes d’Iguazu, vaut par personne 22 Pesos pour les Argentine. Et nous, combien avons-nous payé ? 763,15 Pesos. « C’est comme ça et j’ai grand honte » nous dira la gérante de l’agence de voyage. Mais qu’y faire, lorsque l’argent semble plus facile chez nous.
A ce tarif, dira l’un d’entre nous, pour un billet Paris Bs As il faudrait dépenser, heu ? ? 7000 Euros. En fait notre billet au départ de Paris a coûté 8OO.
Un tour en ville
Nous avons découvert parmi les innombrables quadras, la rue piétonne, sa maison de l’Indépendance…Les innombrables magasins.
Un petit bout de la journée a été occupée à retenir un bus pour Iguazu, les chutes renommées. La compagnie d’autobus étant retenue nous avons pris le temps de déguster un café à l’entrée du centre commercial de la gare routière. Grand progrès dans ce secteur. Une galerie nette, propre. Bordée de commerces de luxe ou en tout cas de biens rares pour des achats raisonnés ! La galerie est neuve et il y a encore des locaux à louer.
A part et en parallèle, une galerie plus ancienne propose des produits quotidiens, ou de moindre qualité qu’à côté.
La gare pour nulle part
Nous quittons la gare routière et nous traversons un boulevard. Nous sommes intrigués par une entrée d’un autre espace désert… Le mystère nous attire. C’est une ancienne gare. A l’entrée à droite, on voit un wagon blanc et bleu. Il sèche là depuis longtemps, et rouille lentement. Notre regard se tourne et nous voyons une structure qui assurément, par son architecture, est véritablement une gare. L’ensemble engendre un malaise. Quel gaspillage. Une gare sans voies, sans trains, vide à jamais.
Les reliques industrielles
Non loin de là, en plein air, se tiennent des centaines de tonnes de machines sans mode d’emploi. C’est tout juste si on reconnaît un tracteur, de ceux qui ont fait les débuts de l’agriculture avec leurs roues crantées, la poulie latérale d’entraînement, les deux roues directrices avec un bandage central. Typiquement 1920. Puis autour des engrenages posés çà et là, qui témoignent d’installations plus gigantesques. Pour une raison obscure, un Christ, ou un Saint, en aube, bras tendus, accueille… rien que la solitude.
Nous quittons cet endroit lugubre, alors que le soleil est au plus haut, et que deux sonos qui se contredisent, lancent depuis un troisième centre…un marché aux puces plutôt, les monstrueux décibels jetés depuis des haut-parleurs. Nous passerons par là parce que nous ne pouvons pas faire autrement, en silence.
Voyager c’est prévoir
Donc nous avons notre ticket pour le retour à Bs As. Maintenant nous prévoyons de sortir de la ville et de faire une excursion dans les environs. Quilmes nous apparaît un objectif atteignable. Sous la conduite de Juan-Carlos nous pénétrons dans trois agences, et après un choix, nous retenons une voiture – un minibus – pour l’équipe de sept que nous sommes. Je crois que nous avons fait le bon choix grâce à Marie-Suzanne et Agnès.. Départ à 8 h 30 demain mardi.
Les zotos
Tout autour de la place de l’Indépendance, plus de deux cents voitures sont garées en épi. Exposition multicolore, la bagnole fascine toujours autant à en juger par les curieux qui se pressent. Les voitures si diverses témoignent de l’amour de leur pilote. Peintures rutilantes, capots troués d’entrée d’air, des chevaux en bataille sous le capot qui éructent leur vrombissement joyeux, assourdissant. Puis tout rentre dans l’ordre. Il y a de tout, depuis la Dauphine, un peu perdue et seule, Une Isetta, unique, de chez BMW, dont on quitte le poste de conduite par l’avant. Des Mercedes, des américaines… Des voitures transformées qui tiennent plus du rêve que de la conduite en vitesse. De nombreux badauds se pressent autour des machines. Se penchent au dessus des tableaux de bord ou des capots, auscultent les suspensions. Les mécènes furent nombreux et les carrosseries sont constellées de publicités.
Change, cambio, wechsel, exchange
Un Don Quichotte aura du pain sur la planche. Savez-vous qu’il faut le passeport pour changer quatre sous d’une monnaie contre douze d’une autre. Je suis sûr que l’information sur la transaction remonte au plus haut dans la hiérarchie du pays. Quel intérêt de savoir que Monsieur Untel a changé une monnaie contre une autre ? Et de recueillir tous les renseignements, ceux du passeport, ceux de son logement en ville… Sûr que tout çà sera retenu contre lui !
Ahhhhh, Don Quichotte attaquant les ukases des banques, et ceux qui contraignent, et ceux qui font les lois.
Pendant ce temps, une valise de 8OO OOO dollars est interceptée dans une aérogare ! Le porteur est relâché. C’est ainsi que les Etats se méfient de l’artisanat et soutiennent le grand commerce.
Et pendant ce temps, une machine compare et analyse les chiffres. Les statisticiens se gavent de moyennes et de pourcentages. Pour échapper il y a bien les changeurs de rue, plutôt rares. Ce sont des filous. Ils grugent.
Enfin, nous aurons eu notre fric. On peut toucher au grisbi maintenant.
Le plan de route pour la fin de la semaine
Mardi, excursion jusque Quilmes, Tafi del Valle, etc. ; mercredi libre ; jeudi à 11h00 départ du bus jusque Iguazu, arrivée prévue vendredi vers 8 H 00 ; Départ d’Iguazu dimanche pour un rendez-vous lundi à 18 h 00 ; Mardi autre rendez-vous ; mercredi départ. Le grand.