Long voyage terrestre vers Szolnok
Etats d’âme d’un voyageur pas pressé.
Le concert
L’orchestre vient de vivre un moment fort. C’était samedi 11 août. Nous étions soixante devant un public boulonnais qui attendait d’entendre… Parmi les invités, des membres du conseil général qui soutient notre expédition. A l’entracte, ils furent conquis.
Voir et lire par ailleurs la relation du concert.
Mardi 13 août 2007
Avant veille du départ. La valise est sortie depuis quelque temps. Elle a emmagasiné déjà bien des effets, des objets qui sont déclarés utiles pour un voyage. Penser à la trousse de toilette à part du bagage. Ce dernier ne sortira pas à l’étape. Penser aux dînettes de midi pour les deux jours du voyage…
Ce sera fait !
Mercredi 15 août
Emotion hier, pas de triptyque. Il est resté au service impression. Heureusement les cérémonies du 15 août permettaient une récupération des documents. Nous allons les plier et les distribuer Et emmener l’essentiel pour la Hongrie.
Et les valises dans tout ça ?
Elles seront prêtes. Choix cornéliens. Prendre et avoir du poids ? Ou se libérer des contraintes ? Ne pas oublier l’indispensable !
Mercredi 15 août 2007
Journée d’attente. Le temps s’éternise et soudain tout est bref !. Puis il se fait tard et la valise reste à boucler ! Le sac est trop petit. Le remplacer… Puis tout tient !
Jeudi 16 août 2OO7
Le réveil est calé sur cinq heures. Mais quel est le grand voyageur qui ne se réveille en avance ? Deux heures du matin, C’est trop tôt. Quatre heures… encore trop tôt. Souci,… et choix : se rendormir puis « louper le bord »…. Ou bien, finalement opter pour un petit lever très tôt. et être prêt sans stress.. Le rendez-vous est tenu et à six heures et quelques tout le groupe s’élance dans deux autobus. Longue journée, et mille kilomètres à parcourir. Arrêts bienvenus toutes les deux heures approximativement.
Le cumul des quarts d’heure perdus pour diverses raisons, a coûté au groupe un certain retard. Ajoutons à cela que les routes sont encombrées, que les camions sont nombreux… On découvre à travers l’observation de la circulation une intense vie économique. France, Allemagne, et au soir un petit bout d’Autriche. Emerveillement – enfin presque – des passagers invités d’Argentine. La frontière ? Ah on est en Allemagne ?
Nous arrivons à l’hôtel enfin, en Autriche comme c’est prévu. Nous connaissons enfin son nom, « l’Harmonie hôtel ». à Sohnnenschein. Menu agréable : consommé roboratif, tranche de porc et légumes, rösti, et petit gâteau au chocolat avec une très, très légère Chantilly.
Journée ensoleillée jusqu’au soir où comme sous notre latitude la pluie a commencé. Nous avons frôlé Munich et surtout, aperçu le stadium. Une sorte de gros pneu blanc posé sur le flanc. « L’Arena » soutenu par la compagnie d’assurances Allianz a belle allure. On imagine « notre » Ribery là dedans !
Pour passer le temps, la radio de bord transmet soit des enregistrements de l’orchestre, ou des tangos, encore des chansons bavaroises ou tyroliennes..
Vendredi 17 août 2007
Petit déjeuner express. Pluie persistante à petites gouttes appliquées. Tout est humide. Certains ont soreti l’imper, d’autres traitent avec mépris ces cadeaux détaillés du ciel.
Les cars sont pleins. De l’avis des chauffeurs, nous arriverons facilement à Szolnok En fait on mettra beaucoup de temps. Nous y sezrons vers 21 h 30. Un car tout neuf a vu – semble-t-il – sa carte électronique « prendre l’humidité ». Plus d’ABS et plus de boite automatique. Un bus tout neuf s’exclamera plus tard quelqu’un qui connaît la compagnie. La science des chauffeurs a trouvé une solution.
On a traversé la Manch
Un cours d’eau énorme, déjà affluent de l’inévitable Danau… Barges, usines, quais.
Et revenons au détour : celui vers l’aéroport de Bratislava. Douane rapide, ouf ! On quitte l’Autriche pour la Slovénie,
Journée de détente. Découverte de la Hongrie par son côté le plus représentatif ; ses bains, sa Puszta : la plaine.
Le groupe en a eu un avant goût. Pour mériter ce pays on a vu une géographie très diverse. Au loin les Vosges, puis la Forêt Noire, au fond de l’horizon, les Alpes Bavaroises, les collines de l’Autriche et ses premières stations de ski, les vallonnements tout au long du parcours vers l’Est… et soudain, plat, le plat très plat. Serait-ce la Puzsta ? On y est !
Et la musique ?
Faites nous confiance : On y pense. Elle sera.
Samedi 18 août 2007
Plaine, O ma plaine :
Encore la route. Destination Kerekegyhaza. Une ferme équestre perdue, pas tant que ça dans la Puszta. La plaine, Le paysage est plat de chez plat ! Le regard est arrêté par les bouquets d’arbres, ou les allées. Tout est à niveau Il y a aussi des constructions, des villages. Beaucoup de végétation, des champs de luzerne, de maïs, (pour les animaux), des soleils. On me confirme que l’agriculture ne fait pas appel à la chimie. Que les sols sont sains. Que l’on peut boire l’eau que l’on puise !
Donc sur une terre noire, la verdure apparaît. C’est vert ! « Ici n’y a pas plu depuis quelques semaines, mais c’est toujours vert » dira le guide. L’eau est partout présente, en nappe continue semble-t-il, sous six mètres de terre. Partout on trouve des puits servis par un balancier qui envoie un seau chercher l’eau. Le seau est ensuite déversé dans une auge, un tronc d’arbre creusé. Les animaux viennent boire.
Dans une partie de la propriété on a creusé un étang. Les buffles que le fermier entretient s’y prélassent et se préservent du soleil ardent ici.
La grande ferme équestre dans la prairie !
C’est grand, certes, et la visite en calèche a du charme ancien. On va jusqu’à un autre corps de bâtiments. On y trouvera du miel sous la marque – en cyrillique – de Fernando Gira. Du paprika par cent grammes, des saucissons qui sèchent dans un appentis. « Ca fait 70 hectares » dis-je à Gustavo qui risque un timide « mille ? ». « Non soixante-dix. » Notre ami argentin a paru déçu. C’est si petit ! Et si grand au cœur des Hongrois. Garder intacte une propriété après la collectivisation…
La musique
Accueil chaleureux partout dans la ferme. D’abord un petit verre de bienvenue, l’alcool d’abricot. le petit pain qui rappelle le goût de la fougasse. La progression vers le restaurant. La musique. Tzigane certes, tellement entraînante. Deux violons et un cymbalum font une ambiance que les musiciens ont appréciée. Ignacio et tous les violonistes regardaient d’un œil inquisiteur les tours de main des violonistes. Le beau travail de « l’alouette » sur le petit bout de cordes que se laisse le violoniste atteint des aigus rarement entendus .
Goulasch, canard, des cuisses de belle taille – rôties selon les règles locales, dessert (ça rappelle la Bretagne ! Ah bon ?). Le vin. Comme un Beaujolais nouveau avec goût de pomme verte dira un auteur averti. Est-ce vrai ? Il se boit facilement. Trop ? Non. Il ne semble pas laisser de traces. Localement, on coupe ce vin avec de l’eau de seltz et c’est une boisson appréciée. Par les chaleurs qu’on endure ça vaut mieux !
Plus tard, après le repas, autre accueil, avec encore de la musique et un curieux pot qui sort des basses. Poum poum… le pouce et l’index, mouillés, font vibrer un caoutchouc par un bâtonnet. Prrroum… proooum…
Les chevaux
La présentation équestre était belle et a montré la facilité et l’art des cavaliers, des cochers, des meneurs de troupeau… La terre asséchée soulevait des nuages de poussière. Effet scénique qui renforçait la puissance des démonstrations. Galops effrénés des attelages ou des cavaliers, surgissant d’une brume qui gommait tous les détails inutiles d’une scène pour ne laisser qu’une impression d’ensemble de fureur, d’action !
Des animaux dociles, qui acceptent de se coucher ou de s’asseoir à la façon d’un chien, qui posent leurs antérieurs sur les épaules de leur cavalier. Puis le cavalcade debout. « le berger doit se placer ainsi pour surveiller son troupeau ! » nous dit notre traductrice.
Puis nous quittons cette exploitation, emmenant miel et paprika, sancisses, et souvenirs. Et photos en nombre.
L’eau
Un conte de fées. Des géologues avaient déterminé que le sous sol de la Hongrie devait receler du pétrole. Alors on a creusé. Et à deux mille mètres en dessous on a trouvé. Quoi ? De l’eau. Les pétroliers sont partis déçus et laissé les sources se déverser. L’analyse a confirmé les sels minéraux constitutifs et un esprit inventif a créé les bains.
Le complexe de bains de Tiszakécske proposes sur quelques hectares plusieurs bassins de cette eau à diverses températures : 38,2, 36 et 34. Un dernier, piscine, à 28,2 (degrés centigrades). Relaxants, bienfaisants. Dynamisants, calmants… Ce n’est pas contradictoire. Commencer par le 38° pendant une demi-heure puis aller se détendre dans le 28°. On ne sent pas la fatigue mais un grand bien être. La nuit est sereine et nul besoin de cachets…
Une piscine couverte permet des évolutions d’entraînement. La lumière rasante y pénètre par les flancs du bâtiment. Il y règne une atmosphère que je qualifie de glauque. Les arbres fournissent une ombre appréciée. Le gazon se dissimule sous des centaines de serviettes de bain et les baigneurs bronzent sous le soleil déclinant.
L’heure officielle
Nous sommes à la même heure qu’à Paris. Nous avons simplement dffeux heures d’avance. Donc ici le soleil se couche vers 19 h 00, tout naturellement et sans correction. Il fait jour beaucoup plus tôt. Il n’y a donc pas l’artifice d’une disposition légale pour régler les activités. C’est plus réaliste et plus vrai.
Le meeting du soir
Ces plaisirs font découvrir la beauté du pays. Mais l’orchestre ne perd pas de vue le sens de sa mission : la musique. Alors le soir du samedi, rassemblement au sommet de l’hôtel pour « un recadrage » Soirée sereine, tiède, vent du soir rafraîchissant… Et Bernard lance ses recommandations. Répétitions par pupitre, répétition générale, concert. Préparation des discours. Longue journée en perspective que ce dimanche dont le transport à Terekzenmiklos une ville pas loin de Szolnok. Ca sonne comme Saint Nicolas.
Lourde journée que ce dimanche 19.
A suivre !