Vous cherchez le 13 juillet ? Vous en aurez un compte rendu un peu plus tard.
Car le temps maintient son cours, bien court entre les évidentes nécessités des rendez-vous, des répétitions, des concerts… ainsi court le temps court.
Donc voici le 14. Une journée vécue intensément. Et faite de diversité.
HOMMAGE AU LIBERTADOR
Nous sommes devant la statue. Une assemblée fournie se tient debout et nous faisons quelques prises de vues avec notre oriflamme boulonnaise au cygne. Vient le moment des discours, avec traduction. Nous aurons le plaisir d’entendre Frédéric Cuvillier, notre maire, et ensuite le maire de la Plata, Sr Bruera. Auparavant passèrent un consul, et notre ami Carlos Riera. La présence de notre orchestre, présent pour le bicentenaire de la Revolucion de Mayo nous vaut plusieurs citations.
Ce qui fut d’abord en 1810 un « événement » a évolué au fil du temps, en fait historique, avant de devenir une légende. Un fait maintenant considéré comme fondateur de la République.
Matériellement, une panne de sono, et – malignité ? – une sonorisation voisine, à l’autre bout du parc, tonitruait et rendit confidentielles les communications !
D’entrée, les hymnes nationaux des deux patries s’élancèrent dans les airs, un grand moment de réunion et d’accueil. « Liberta (ter) » put être lancé par tout le monde, mais ici on connaît aussi les paroles de la Marseillaise.
LA BOCA
Les bus toujours aussi confortables – c’est un compliment – nous attendent. Ces mastodontes à deux étages sont taillés pour la route (et pour tailler les branches basses !). Ils nous amènent à la Boca ce quartier populaire qui abrita tout le petit peuple de « portenos ». Ils eurent l’idée de peindre les maisons à façade de tôle ondulée avec les fonds de pot de peinture. Aujourd’hui c’est un haut lieu touristique. Restaurants archi-décorés, danseurs, costumes, galeries commerciales. Mille produits, et au milieu de cet amoncellement, on trouve aussi des produits de nécessité, vêtements, chaussures… et un magasin d’accastillage. Car, tout près, il y a l’eau. Nous sommes dans un port. Des statues, des places. Tout cela serait statique sans la foule qui va et vient au gré des appels, des sollicitations, et surtout de sa curiosité. Il y a tant à voir et à entendre.
MESSAGES ET TANGO
Les murs sont graphés. C’est artistique mais ils portent des messages. Il y a des références, c’est sûr, aux années sombres de 1970. Les noms de victimes s’affiche. Les maisons lancent leurs hiatus de couleurs, et soudain, sous le bref soleil de l’hiver, elles rutilent comme les vaisseaux remis à neuf autrefois. Les rues sont encombrées par les étals de toutes sortes ; mais surtout de peintres et de dessinateurs. La grande image est à 100 PS, la moyenne à 70 et la petite à 50. Des toiles aussi, aux prix plus élevés. Ici s’exprime un nouveau style très coloré, très expressif, où les représentations de tango dominent. On est venu pour çà, non ?
Les Portenos sont en costume. Madame en bas résille, jupe rouge fendue, Monsieur en noir et blanc, chapeau. Quelques dames de notre groupe s’exprimeront avec le beau danseur… Eblouies, danser avec un haut technicien du tango, c’est une expérience que les Messieurs du groupe devaient prendre en compte. On ne peut pas faire l’impasse sur ce plaisir pur et le laisser à d’autres…
LE STADE DE LA BOCA
Nous aurons la chance de pénétrer dans le stade par ses côtés intime et muséographique. Construit en 1940, il n’est pas le plus grand mais il correspond aux ambitions de ce moment avec une capacité de 50.000 places. Une pensée fugace m’assaille : pendant qu’on s’étripait et détruisait chez nous… ici il y avait donc un avenir ?! Nous abordons une longue tribune rectiligne sur le côté long du rectangle magique. Elle a été construite en 1986 . Elle comporte des loges et des aménagements pour les VIP, et en bas des gradins pour les spectateurs. On y trouve la loge Maradona, la plus belle !
UNE GRANDE EQUIPE TEMOIGNE
Après la boutique, voici le musée. Il rappelle la vie et les succès de l’équipe. C’est toujours la même depuis l’origine. Mais – et j’adore cette métaphore – c’est comme la hache du bucheron : « C’est la même depuis trente deux ans, j’ai changé deux fois de fer et cinq fois de manche, mais c’est toujours la même ». Ainsi passe-t’on le long d’un mur constellé de milliers d’étoiles à cinq branches, jaunes. Chacune est marquée du nom d’un joueur. Le mur encore long est en attente de futures étoiles comme autant d’acteurs de ce club fameux. Ils sont déjà nés, ou à naître, s’entrainement déjà. Auront-ils la célébrité et l’éternité de l’étoile ?
LES TROPHEES
Une longue allée, des passages sous les tribunes, on remarque à l’envers l’architecture solide, les portes ouvrant sur des locaux techniques, les câbles qui courent. Des vents coulis partout. Et soudain on passe sur une passerelle circulaire qui tourne autour d’un énorme ballon. On chemine en colimaçon. Après la montée, voici la salle des trophées. Des coupes prestigieuses jettent un éclat chromé dans la pièce. Auraient-ils tout gagné ?
La pelouse est belle, en cours d’entretien, Un tracteur tire un engin qui aère le terrain. Il est lent, s’applique. Oui le stade est un grand être vivant et, même vide comme maintenant, il semble encore vibrer des grondements et des encouragements de la foule.
Bernard reçoit, en fin de visite le maillot N°10, le plus beau et le plus convoité. Quel nom au dos ? Nous prenons congé de nos hôtes. C’était Pacou qui nous guidait.
LA BOUCLE
La Boca est toujours là ! Dans le restaurant voisin, on y passe en boucle tous les matchs de l’équipe avec ses buts victorieux. L’ami à table découpe sa viande, Goooooooooooooooollllll. Ambiance ! Il la porte à sa bouche : Goooooooooooooooollllll, il boit une Quilmes : Goooooooooooooooollllll… Ambiance !
Au mur de ce petit caboulot, des photos, celles de gens hilares, ou joyeux. Ce sont les consommateurs heureux. Clients d’un soir, ils mangent et savourent la victoire de leur équipe. Témoignages attendrissants. Encore des coupures de presse, et quelques dédicaces. Plus haut des tableaux. En règlement de la note ?
LA NOTE
Au restaurant le prix est nettement prévu comme ne couvrant que la nourriture. Repas servi dans une assiette avec couverts ? Alors c’est en addition le « couvert », puis le service, et la taxe. Comptez alors un gentil 20% au dessus du prix indiqué. Je me suis demandé : si on venait avec son assiette le patron accepterait-il de ne pas compter son supplément ? Expérience à oser !
FETE NATIONALE A L’AMBASSADE DE FRANCE
Le grand bâtiment de l’ambassade bnordde la magnifique avenue de Mayo, celle qui est identifiée par son immense obélisque, et qui est le théâtre d’un fabuleux concert de fin d’année. Les plus grands y viennent. C’est un must. C’est évident, lors de son établissement on a sacrifié quelques immeubles et contraint certains à se mutiler pour laisser passer la majesté.
LA MARSEILLAISE
Mais entrons, et nous voici happés par une multitude déjà présente et qui ne cessera de se renforcer. C’est la fête nationale. Les deux niveaux et tous les salons sont occupés. L’ambassadeur, M. Jean-Pierre adresse quelques mots et lance notre orchestre en représentation. Marie-Catherine en duo avec Marc Schneider lance d’abord une vibrante Marseillaise reprise par les invités. La maison tonne des accents musicaux. Les amis argentins présents, ne sont pas les derniers à s’exprimer. Belle union et communion autour d’un concept, la France. Emotion partout.
Le programme musical, destiné à enrichir la réception, lancera ensuite « les Berceaux » de Gabriel Fauré, et un étonnant « Balada para un Loco » théâtralisé par Marc. Loco, Loco, ce sont les dernières notes, Marc, improvise et se jette à terre à la fin de cette dramaturgie, lance ses notes émouvantes. Il est applaudi, le chant et la mélodie frappent les esprits, il exprime dans ce tango l’indéfinissable. L’octuor lancé pour l’occasion profite des temps d’accalmie dans la progression du drame de la Balada pour laisser apprécier le métier des interprètes.
CHANDON SOUS L’ABRI
Et déjà les premières flûtes sont saisies. Cette année c’est le Chandon qui est servi. Le Champenois trouve qu’il y manque un Moët… mais la recette est bonne et ce champagne un peu plus fruité que le Champenois. Servi frais dans les règles de l’art, il rappelle le « dry ». Il est gouleyant et a aussi de la caudalie. Un bon moment, toasts, on trinque et on n’est pas seul. On fait des connaissances pleines de propositions pour des idées à créer. Se reverra t’on ? Qui sait. Mais les hommes de métier rencontrés peuvent permettre des concrétisations. Qui sait. On parle, on échange les cartes de visite, on va d’un groupe à l’autre, on est heureux.
VIVANTE COMMUNAUTE
Cette communauté française réunie par la magie d’une fête nationale montre aussi une vitalité certaine. Nous y serions 15 OOO recensés et quelque 3 000 qui ne font que passer et se dispensent de se faire connaitre.
Comme passant, nous aurons la confirmation que notre maire, Frédéric Cuvillier, fut l’hôte de l’ambassadeur au matin et qu’il a été présenté aux personnalités influentes d’Argentine de la province.
TRANSMETTRE
Et comme transmetteur, le scripteur de cette relation, j’ai remis comme je m’ y étais engagé, à Monsieur l’ambassadeur et à sa première secrétaire, les deux livres confiés par les éditions PUNCH, le premier évoquant la Côte d’Opale, et l’autre la vie de Boulogne au XIXe siècle ; et venant de la Chambre de commerce et d’industrie, celui qui relate l’évolution du port de Boulogne de 1900 à 2000. Mission accomplie. Ces documents seront en bonne place. Et consultables « ad lib ».
Le retour fut amélioré en joie par les flûtes que tout un chacun put contempler à loisir (pas seulement…)
FUITE DU TEMPS
Je vous reparlerai du 13 juillet, le concert fut parfait et le public du Coliseo, installé dans un beau théâtre. L’auditoire était venu nombreux et nous avons estimé que 700 personnes s’étaient déplacées.
Pour ce 15 juillet c’est Intermède en ce moment. Visite de la Republica del Ninos. Répétitions par clavier à 17h00.
Et puis le 16 juillet concert à 19h00 au salon doré de la mairie, précédé d’une répétition à 17hOO, dans le même lieu.
Au Coliseo nous avons déployé le drapeau officiel de Boulogne. Au Salon doré, ce sera le bleu au cygne. Mais à chaque fois, comme nous nous y étions engagés, nous marquerons fièrement notre origine.
A bientôt. Il est midi et je sais qu’il est 17hOO à Boulogne, et que la journée commence encore ici, alors qu’elle s’achève chez… vous !
DOSSIER PHOTO
Malédictions. C’est difficile de traiter les photos. Les enregistrer, trier quelques clichés pas trop mauvais, et les compresser pour les faire passer dans les systèmes. Du travail. C’est relativement long.