C’était hier, et déjà si loin de nous… 1966
Voici quarante trois ans. Sélection du Reader’s Digest avait ouvert ses pages au général David Sarnoff, PDG de RCA (Radio Corporation of America).
Le général se lançait alors dans un exercice de prévision qui intrigue maintenant. Combien ont cru alors à ses vues d’avenir en le lisant ? Savait-il plus que d’autres ?
L’état des lieux
Le général a sans doute considéré les dernières applications en évolution : satellites déjà au dessus de nos têtes et besoins augmentés en transmissions. « L’Humanité se trouve aujourd’hui au seuil d’une révolution dans les transmissions qui va transformer son mode de vie aussi profondément que le fit la révolution industrielle au XIXe siècle ». Il sait que les satellites faciliteront les transmissions pour envoyer un message, sans fils, d’un point à l’autre de la planète. Il décrit : « Les habitants de Stockholm, de New York ou de Buenos Aires pourront recevoir presque immédiatement, de n’importe quel endroit de la planète des copies de contrats commerciaux, de documents historiques, de photos ou d’épures ».
Il se lance sur les téléconférences, sur l’électronique miniaturisée. Il compare les satellites à des « tours qui touchent au ciel ». C’était un an après Early Bird qui déjà reliait l’Amérique à l’Europe. Lequel avait été précédé par les deux Telstar et les deux Relay. Sans oublier les « Soviétiques »
Instruments dangereux
Et déjà David Sarnof envisage l’abondance de sources d’informations non contrôlées sous le titre « instruments dangereux ». Les transmissions par satellite pouvant être captées par n’importe quel téléviseur (Il était encore possible de choisir les émissions à retransmettre dans un pays donné puisque des stations terrestres n’émettaient qu’à partir d’un central !). Un choix supprimé lorsque les satellites auront augmenté leur puissance. Quand un satellite soviétique pourra retransmettre vers le Kansas… La propagande – subtile – pourra se répandre sous couvert de didactisme ou de distraction. Evidemment il voit loin le général qui anticipe les programmes éducatifs…et les machines qui parlent. Il nous parle des réseaux d’ordinateurs qui seront en mesure d’échanger indéfiniment des informations entre eux ou avec des hommes sans tenir compte de la distance.
Explosion du savoir
« Le volume de données dans chaque domaine s’accroît continuellement et tend à dépasser notre possibilité de les traiter. Il y a donc des risques inhérents. Des effets sur notre vie quotidienne ». (il décrit les sites et notre Internet… nos messageries et le vidéo entre nous).
Et conclut
« Ne jamais fermer les yeux sur les dangers inhérents à tous les grands bonds de la technique. Tout nouveau progrès scientifique fait peser des responsabilités sur ceux qui les ont mis en œuvre. Nous ne devons pas permettre aux machines de supplanter ou d’amoindrir l’homme ».
« L’électronique ne pourra jamais rien fournir qui remplace la conscience individuelle de l’homme, son sens de la justice, de la compassion et de la dignité ».
Une réflexion personnelle (par FD)
Je pense à ces personnes qui protestent, « à quoi bon acheter une bicyclette, je vais très bien à pied ». Mais s’ils sautent le pas, ils découvrent des bonnes raisons d’agrandir le cercle de leurs explorations. Remplacez bicyclette par n’importe quoi dont vous certifiez n’avoir pas besoin et finalement vous apprécierez ce que le nouveau matériel vous apporte !
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FD
Sept 2009.