Nous sommes au terme de notre périple. Que des bons souvenirs. Et pas mal d’observations sur un mode de vie qui étonne des « légalistes » pleins de principe de précautions sur tout. Le casque
Pour la moto le casque est obligatoire. Mais on n’a jamais vu un personnage puni d’un PV pour la non observation de cette obligation. Mais dans le Nord, à Iguazu, cette obligation semble respectée.
Les trottoirs
Chaque propriétaire foncier doit entretenir le trottoir qui est devant son lot. L’observation de cette règle dépend de la fortune ou de l’infortune du propriétaire. Et aussi de l’habileté des mains qui réparent quelques dégâts. Le pire vient des chantiers. Le meilleur vient des échoppes et magasins. Entre deux, mille façons de décorer son trottoir et d’utiliser les matériaux. Du plus sécurisant, qui retient les pieds, jusqu’au pire qui glisse. Sans oublier les obstacles laissés çà et là qui font chuter. On laisse en place les plots en ciment. Gare à celui qui erre le regard au loin !
Les chiens errants
Ils sont en nombre. Partout, en bandes, ou seuls. Allongés ils laissent passer les passants et passer le temps. Tranquilles, ils respectent les promeneurs, et sont respectés par ceux-ci. Quoique « perdus sans collier », ils paressent au sooleil et savent aussi très bien se débrouiller avec les déchets. Mais les poubelles ne sont pas jetées à terre en attente d’un ramassage régulier. Elles sont placées sur des paniers en hauteur soutenus par un piquet. Donc inabordables.
Mais dans un parc voici des poubelles d’un type particulier. Elles tournent sur un support afin d’en permettre le vidage rapide par les personnels. Un chien que nous avons observé a bien compris la mécanique, fait tourner et provoque la chute de son butin. Il continuera son inventaire et consommera. Ne rangera pas…
Les poubelles
Revenons sur cette innovation. Des piquets et un panier au sommet. Environ un mètre cinquante de hauteur. Le panier témoigne aussi du soin de son propriétaire. Depuis le panier délicatement travaillé en arabesque, en fer, jusqu’à la ficelle arrimant tant bien que vaille un cageot sorti du marché.
Circulation
Les « quadras » sont des îlots sont délimités par quatre côtés, (évident !), Le côté du carré fait environ 100 à 150 mètres. On peut lancer sa voiture après le carrefour jusqu’au suivant. Que d’énergie dépensée. Il semble aussi que la règle de priorité soit définie par le premier arrivé au carrefour. Donc pas de hâte. Sinon la collision pourrait survenir. « Il y a beaucoup d’accidents » dit notre conducteur au calme olympien !
Sur les autoroutes, il vaut mieux, pour notre cas, laisser conduire ceux qui savent ! On double partout, à droite, à gauche, on change de file.
La signalétique « horizontale » permet de distinguer les lignes discontinues, les lignes continues, et les double lignes jaunes. A quoi servent-elles ? On passe puisque c’est dégagé devant.
Les sémaphores
Pour traverser un carrefour, surtout à pieds il faut observer le semaforo. Successivement rouge, jaune, vert, il règle la circulation. Il faut nuancer. Le conducteur s’arrête au rouge bien confirmé. Le jaune-rouge l’engagerait plutôt à accélérer pour ne pas perdre son élan.
Le « tourne à droite » ou à gauche semble être pour l’auto un droit constitutionnel. Il ne fait pas bon – pour un piéton – de s’engager sur un passage zébré, avec son feu vert bien à lui. Bon ! Ca n’est pas général, et on a vu un conducteur laisser passer. Il ne faut surtout pas être distrait.
Le carburant
Les prix appliqués ici nous font rêver. Au change, le litre de carburant représente à peu près la moitié de nos prix. L’essence pas chère, environ 2,90 Pesos le litre. Au Brésil, que nous avons traversé brièvement pour aller aux chutes, il y a l’offre de biocarburant.
Le change
On entre à la banque, on croit obtenir l’argent au change. On tend nos billets Euro. « Vous n’êtes pas client On ne peut pas vous servir ». Puis on trouve le bureau de change, même ouvert le dimanche, qui ne demande rien. Et aussi « la » banque qui veut bien. Il faut sortir le passeport. S’ensuit une longue conversation avec l’ordinateur qui renvoie toutes les coordonnées. Jusqu’où et pourquoi ?
J’imagine le dialogue quelque part : « Chef ! Chef ! Il y a Untel qui a changé encore 500 Euros ! Qu’est-ce qu’on fait ? ». Moi je ne sais pas !
Et puis la carte bleue, limitée en valeur. On demande 1000 Pesos, refus… Cinq cents ça va. Avoir deux ou trois cartes, si on est dépensier.
Les quadras
Ce doit être un moment exaltant que celui où un détenteur d’un pouvoir quelconque, animé des meilleures intentions, dit : « Ici nous allons construire une ville !». La terre est vierge, des arbres, des taillis, de l’eau… Que faire de tout ça ? Quel plan utiliser ?
Peut-on copier l’attaque pragmatique des Romains (ici le temple, là, la Justice, là, les Arènes, là, le théâtre)..
Ou l’esprit d’adaptation des villes qui se développent en circonférence.
Ou encore la ville qui se développe à partir d’un carrefour : « là ou se tient le commerce ou le troc » Lieu d’échange qui impose vite une organisation.
Encore les rues qui tournent autour de la motte, puis du château. Le pouvoir en haut, et les citoyens s’étageant.
Encore les maisons qui s’appuient sur des murs déjà construits (églises, entre deux contreforts du château…)
Et ici rien ! Pas de tradition, Bien sûr il y a ces créateurs ont eu de l’intelligence. Ainsi à la Plata : la cathédrale, la mairie, la justice, les parcs, les théâtres, les gares, font l’armature, l’axe de la ville. Des avenues diagonales permettent à la ville de respirer. Puis s’impose bien évidemment le système des quadras. Les plans de maintes villes se ressemblent. La largeur des rues est différente et on sent qu’une hiérarchie des communications a présidé à leur établissement.
A part les rues les plus importantes qui portent un nom prestigieux, le général Libertador semble arriver en tête, ses généraux ensuite, les dates historiques de l’Indépendance, de la Déclaration… Les rues sont désignées par un numéro. Chaque maison porte elle-même un numéro. Il se réfère à un point central et correspond à une mesure métrique. On a donc immédiatement le sens de la distance. Eh oui ! Partez du quadra 37 et partez pour le 52. Donc 15 fois 15O mètres. Marcherez-vous ou prendrez-vous un taxi pour… un parcours de 2250 mètres, fera une demi-heure de parcours à pieds ? On peut le faire, mais attention aux trottoirs (j’ai déjà réglé leur compte plus haut).
Et aux feux de carrefour (les semaforos).
Les transports
C’est si simple de prendre le train. Ce devrait ! Mais personne ne s’y risque. Interdiction de la part de nos hôtes de prendre le train. Non, trop d’insécurité. Le train est un monstre froid, non sécurisé. On y entre à ses risques et périls. Il roule mal, sur un réseau ferré mal entretenu.
La voie la Plata – Bs As tremble et plie sous le poids moyen des rames. Des poteaux porte-caténaires attendront pour toujours les équipements. Donc point d’avenir à l’électrique, De vielles diesel-électriques des USA tirent poussivement des convois à 50 km/h.
Elle a eu des ambitions ferroviaires, la ville de la Plata, puisque « El Pasaje », avant d’être un centre culturel et d’expositions, fut édifié pour être une gare. Un beau bâtiment.
A Tucuman, la gare est fermée le dimanche. Le trajet durerait – paraît-il – 25 heures pour se rendre à Bs As. La gare est d’une belle architecture. Comme les européennes.
Ailleurs des gares désaffectées se perdent dans l’attente d’une incertaine destinée, en friches.
Sur des abris bus (plutôt spartiates et inconfortables) on lit des affichettes féroces contre le train : absence de délivrance de billets, insécurité, non respect des horaires. On sait qu’une rame fut incendiée par le mécontentement des usagers excédés de l’avoir attendue. Les journaux furent pleins de l’ « exploit ».
Ca marche
Donc un mode de vie, dans un pays encore neuf, et qui a tout à recommencer !
Mais les témoignages d’amitié que nous avons reçus… Qu’en dire ? C’est tellement chaleureux, amical. Les familles, les amis des familles nous ont ouvert leur maison, leur cœur. Nous ont fêtés, ont témoigné de leur vie, de leurs soucis, de leurs espoirs…
Et nos trois invités de l’année dernière, que nous avons retrouvés, si confiants dans leur destinée, si enthousiastes, si organisateurs, si dévoués. Et leurs amis, si doués, si musiciens. De beaux jours nous attendent en leur compagnie. A suivre !