Mercredi 1er juillet, la journée est chaude (31° C sous abri). Après la visite de l’hôtel de Lassay et de l’Assemblée Nationale, le groupe se divise : certains vont sur la Seine, pour une promenade en bateau mouche et un bain de soleil, d’autres s’émerveillent sous la Tour Eiffel, d’autres encore s’égaillent au Jardin du Luxembourg, visite et petit encas….
Le groupe des argentins, les Cincos de La Plata, Juan et Nora, sous un soleil de plomb, se rendent à la Maison de l’Argentine pour y déposer les instruments de musique.
Celle-ci est en plein cœur de la Cité Universitaire, au sud de Paris, entre la Porte d’Orléans et la Porte de Gentilly, à deux pas du Stade Charléty. C’est ici qu’une partie de la future élite française côtoie les étudiants de toutes origines : asiatiques, américains, africains, russes. … Le tout s’inscrit dans un écrin de verdure surprenant, les bâtiments sont splendides, vastes, solidement construits. Ce grand méli-mélo de style, de pays, de grands hommes, doit concourir à la réputation internationale et universelle de Paris. La République Française y déploie aussi ici sa grandeur et sa beauté.
Les argentins profitent de l’asile du restaurant universitaire pour prendre une pause déjeuner bien méritée. Guillaume Barli les rejoint. C’est l’heure de la sieste, elle se fera sur les pelouses ombragées du parc Montsouris, située à proximité immédiate : repos méditatif pour certains, profond sommeil pour d’autres, l’ambiance est champêtre.
Un petit groupe se détache pour aller chercher Jeff Manookian à Orly.
Vers 18h30, le restant, rejoint par les autres membres de l’orchestre et accompagnateurs, retrouve la Maison de l’Argentine pour se préparer à la réception. Elle est organisée par l’Ambassade d’Argentine, avec la participation très active d’Edmond.
Monsieur l’Ambassadeur est souffrant (grippe ?), mais tous les autres sont là :
• Monsieur le ministre conseiller Raul Guastavino ;
• Madame l’attachée culturelle à l’ambassade d’Argentine Maria Paula Maclaughin ;
• Madame la Directrice de la maison de l’Argentine, Alejandra Birgin,
• Monsieur Le Député-maire de Boulogne, Frédéric Cuvillier,
• Le Président du Cercle Historique San Martin de Boulogne sur mer, Luc Tassard, .
Jeff n’est pas à Orly, il est encore à Madrid, revenez dans deux heures dit l’hôtesse d’Air Iberia !
Les Cincos ont laissé leurs costumes dans la voiture partie à la rencontre de Jeff, il faut vite rentrer, tout le monde appelle. Mais les embouteillages s’accumulent, le stress… Le concert aura du retard…. Miracle, la voiture se fraye un passage et quelques minutes avant 19h00, elle est là avec les costumes.
En France, en Argentine, comme partout ailleurs, lors d’une réception officielle, pas de musique sans discours. C’est le Ministre Conseiller qui « tire » le premier : remerciements, félicitations, …
Fernand Damotte, le Président d’Opal Sinfonietta, en réponse, s’engage dans une déclaration. Elle ne durera pas plus de 15 mn, dit-il, pari tenu.
Il y eut le discours de l’Ambassade de France à Buenos Aires en 2006, il y aura désormais celui de la Maison de l’Argentine en 2009.
« Il y a des moments particuliers dans la vie, En voici un qui comptera pour nous tous. Une première visite à notre Parlement, là où se tient notre Assemblée Nationale… Puis par un de ces raccourcis que nous apporte la vie, nous nous retrouvons maintenant en votre honorable compagnie, comme si le temps n’existait plus;
C’est l’Argentine, autre grand pays que nous admirons, qui nous reçoit. Nous remercions particulièrement Monsieur le ministre conseiller de son invitation.
…… J’en viens aux relations que nous entretenons avec les nombreuses amitiés que nous avons confortées au long de ces années. A Buenos aires, à la Plata, à Tucuman… Nous avons entretenu depuis 2006 des relations fructueuses et amicales avec les musiciens et les organisateurs de spectacles.
Et la concrétisation s’exprime par des visites des uns et des autres. Et je me dois de mettre en avant la relation toute particulière avec la ville de la Plata, jumelée à Boulogne-sur-Mer depuis l’année 2000. Avec cette ville nous avons en 2006 intégré quinze musiciens du conservatoire de musique pour jouer ensemble. A suivi le bonheur d’en avoir revu trois d’entre eux en 2007 pour une tournée en Hongrie. Des échanges fructueux qui ont permis aussi en 2008 de produire deux musiciens de chez nous, Guillaume Barli (violon) et Frédéric Bara (alto).
Cette année, et en ce premier juillet, nous sommes au début d’une nouvelle saison, que nous avons voulu brillante, avec l’invitation de cinq musiciens de la Plata, de notre fondateur, et de Jeff Manookian, directeur et chef d’orchestre de l’orchestre de la province de Tucuman.
Mais ceci n’est qu’une étape, car notre ambition – il est temps de vous parler de l’avenir…. – et de l’année 2010. Nous souhaitons vivement apporter notre modeste pierre aux célébrations de votre Indépendance.
Une page blanche est ouverte. Vous pouvez compter sur notre esprit inventif. Et nous restons à l’écoute de vos propres idées.
Inventifs, mais pas seuls ! Nous nous honorons d’avoir l’écoute de nos instances régionales et départementales ; de leurs élus, et, aussi, très localement, de notre communauté d’agglomération du Boulonnais, forte de ses 27 communes et de ses cent mille habitants. Sans oublier tous ceux qui nous font confiance au fil des années, les sociétés, les banques, les journaux…
Inventifs, nous nous engageons dans l’avenir avec confiance pour être les ambassadeurs du Boulonnais et de notre région. Pour être les acteurs d’une coopération culturelle nationale et internationale.
Oui, 2010 sera une année riche en événements. Un long voyage en Argentine est prévu. Dans les villes que nous connaissons déjà, et d’autres à découvrir. Et surtout avec le développement et le renforcement des liens du jumelage avec la Plata.
Et sans perdre de vue un de nos buts qui est de permettre le développement et l’enrichissement personnel des jeunes artistes de nos deux pays qui participent et participeront à notre tournée et à toutes les autres à venir.
Mesdames, Messieurs, le conclus en vous adressant les vifs remerciements de notre groupe pour la sympathique réception et toute l’attention que vous nous portez. »
Une salve d’applaudissements ponctue la déclaration.
Puis entre, accompagné de son violon, Guillaume Barli, chemise blanche, pantalon noir. Eugène Ysaÿe au programme : interprétation brillante et remarquable. Le public est subjugué, un triomphe !
Les Cincos ont revêtu leur habit de scène.
Verrano porteno, Adios Nonino, Libertango….. Un style, du dynamisme, de la fougue, de la hargne, du tango quoi ! Guillaume se groupe à eux pour un bœuf, non pas sur le toit, ni même argentin, mais pour le régal du public. Olivier se sacrifie pour retourner à Orly.
Après plusieurs bis, la musique s’arrête.
Le Député Maire fait part de sa satisfaction, il félicite les organisateurs, les musiciens, rappelle l’importance et la solidité de l’amitié franco-argentine …
Madame Alejandra Birgin invite le public à partager le vin d’honneur : vins argentins, boissons fraîches, petits fours, …. La soirée se prolonge : discussions, échanges d’adresse. Didier le frère de Bernard est là, tendre rencontre.
Guillaume va de l’un à l’autre, Kristina essaye son mirliton (gazou en langage musical). Les argentins sont au centre de toutes les attentions..
Puis arrive le moment de la séparation. Edmond demande à chacun de rejoindre le bus qui attend, déjà !
Jeff arrive enfin, il se met au piano, personne, ou presque, pour l’écouter.
Le bus repart enfin, il est minuit trente lorsqu’il s’engage Avenue Kennedy à Boulogne. La troupe est fatiguée, les adieux se font rapidement, demain il faut travailler.
Quelle belle journée !