UN GRAND CONCERT POUR UNE GRANDE CAUSE AVEC ESTRELLA

Ce fut le bonheur pour un soir, partagé par des centaines de boulonnais, obscurs spectateurs ou célébrités locales.
Les travées du Théâtre Monsiqny, bien garnies, entre 300 et 350 spectateurs, Le cœur des membres de l’Orchestre Opal Sinfonietta bat très fort. Miguel Estrella est là.
C’était pour la restauration de la statue du Général San Martin, général exemplaire. Ce militaire qui, ayant accompli son destin, se retire laissant aux civils le soin d’organiser la démocratie et vient mourir à Boulogne-sur-Mer.

C’était pour l’amitié Franco-Argentine, l’amitié des deux peuples, au-delà des mers et des océans, on en sait quelque chose..
Alors vint Miguel Angel Estrella

La musique qui réunit les coeurs

Avant de laisser chanter son piano, Estrella présente en quelques mots simples son concert et rappelle ses expériences. Il nous dit « J’ai visité bien des lieux, la prison des Beaumettes à Marseille, la Palestine… d’autres pays en douleurs encore… ». Puis il cite cette réflexion lancée après un de ses concerts alors qu’il est à l’écoute de ses auditeurs cette fois « Cette musique c’est comme l’amour… ». « Non » fait quelqu’un, « cette musique c’est l’amour ». Le Mæstro a encore ajouté sa foi en la musique « qui rassemble les hommes par-dessus et au-delà des différences, des religions ».

Il n’est pas le seul à parler ainsi, car dans un autre lieu, il y a deux étés, à Saint Michel en Thiérache, Jordi Saval, le Catalan, parlait lui aussi dans ces termes en illustrant la musique des ménestrels et troubadours. Il disait aussi sa certitude en la musique fédératrice.

Ô temps ! Suspends ton vol

Bernard Schneider, directeur musical d’Opal Sinfonietta nous confie : « (… Ce fut une) rencontre avec une légende du piano, Miguel Estrella, cet homme exemple de courage, de générosité et de fraternité. Ce fut le bonheur pour un soir, partagé par des centaines de boulonnais, obscurs spectateurs ou célébrités locales.

Les travées du Théâtre Monsiqny, bien garnies, entre 300 et 350 spectateurs, Le cœur des membres de l’Orchestre Opal Sinfonietta bat très fort. Miguel Estrella est là, auparavant, il est venu saluer les musiciens, il restera tout au long de la prestation de l’orchestre dans les coulisses. Après la première partie du concert assurée par Opal Sinfonietta, la scène, drapée d’un rideau noir, ceint de rouge, se transforme en théâtre entièrement à la dévotion de l’Artiste.
Miguel Estrella a choisi un programme Romantique : Chopin, Fauré, Mendelssohn. Tout s’enchaîne admirablement. Son jeu se caractérise par une extrême simplicité, une rare efficacité, pas de grande démonstration.

De la chaleur, de la sérénité, de l’amour se dégagent de cet Homme. L’histoire du piano, l’Histoire du XXème siècle sont devant nous, quelle impression extraordinaire !
Tard dans la nuit, les musiciens se séparent :
 » Ô temps ! Suspends ton vol, et vous,
Heures propices !
Suspendez votre cours »
A bientôt, vite !

Première partie par Opal Sinfonietta

Il est environ 20 h 00. Miguel Angel Estrella est venu saluer les musiciens, il restera toute au long de la prestation de l’orchestre dans les coulisses. Et à 20h30, en ordre impeccable, l’orchestre s’installe. Claire saison et Emmanuel Gorge entament le magnifique double concerto de Jean Sébastien Bach, classique des classiques, chaque mouvement est ponctué d’applaudissements. Les solistes dialoguent, chantent, se répondent, les voix s’entrelacent, s’entrecroisent. L’orchestre est bon.

Ensuite viennent les tangos, programme presque obligé, mais cette musique parle au cœur et aux sens. Marc Schneider attaque la « balada para un loco » d’Astor Piazzolla. Merveilleux, l’émotion est partout sur scène, dans la salle.

Puis Adios Nonino, Oblivion : c’est encore Claire. Cette fois-ci, elle exprime la plus profonde douceur, la mélancolie, la nostalgie. Et puis, après plusieurs rappels, l’Opal Sinfonietta quitte la scène : bravo l’Orchestre, bravo les solistes !

Sur scène encore

Trois documents figuraient sur la scène : à gauche un grand buste en bronze du général San Martin. Il sera placé dans la crypte qui abrita ses restes pendant onze ans (de 1850 à 1861) avant de rejoindre la cathédrale de Buenos Aires. A droite une sculpture plus petite le représentant à cheval un bras tendu vers les cimes ; il ornera le bureau du maire. Puis un portrait en médaillon « hommage de l’armée de terre argentine pour le 100e anniversaire (de l’érection de la statue).